• à propos de la pétition CGT spectacle

    Gérard Gourmel


     

     

    Mais, qu'est-ce que ce fricot ?


    S'opposer au tour que prend la gestion institutionnelle des politiques culturelles, plus encore dans la métamorphose des structures territoriales, certes.
    Puis, la tronche de la politique, et le libéralisme, cela va sans dire.

    Mais.

    Faire pétition pour que l'incarnation la plus caricaturale de l'inculture parmi tous les présidents de toutes les républiques françaises - et pourtant ! Mais oui - enfante d'une loi cadre pour la culture et la création ?
    Z'avez pas un peu trop forcé sur la moquette, cette fois ? Perdu le nord de la tramontane ?
    Mais il pourrait en jubiler, l'ectoplasme, savez-vous ? Et s'il vous prenait au mot ? (sueurs froides. Urgence, une lettre ouverte à Yorik 1er sur le thème : " C'était une blague. On vous a bien eu, hein ?" etc.)


    Et du même, réclamer la détermination de la place de l'art (certes, avec un "a" minuscule... Le bas de casse, cela va sans dire), de l'artiste (toujours minuscule...) et de la culture (sans K, tiens ?) ... au fait, leur place dans, en quoi, où  ?

    Un ange passe.
    Truffé de plombs, extrait d'un crématoire et enrichi au plutonium, l'ange.

    Vu que, quand même, sauf erreur, il n'appartient pas, non seulement à l'autel de la tragi-bouffonnerie qu'est la politique contemporaine, mais à toute forme d'Etat, de société même, d'affecter une quelconque place à l'Art et à l'Artiste - non plus d'ailleurs à la culture qui, en toute modestie, se démerde normalement pour être ce que les individus font de leur rapport au monde et à leur propre histoire, par exemple, puis les fratries et les clans et les groupes et et et et et.

    Platon foutait le poète hors de la Cité. Il ne songeait, parait-il, qu'aux poètes de cour - lesquels ont, eux, désormais plein droit de cité, voire de citations. A tout le moins, aides à l'écriture, résidences ou intermitterie du spectacle et tout le toutim. Ah, par les temps qui courent, ça criaille un peu de ce côté aussi, les cacahuètes sont moins nombreuses, ou moins fraîches, à partager. Voire plus amères. RIP.

    Pour autant, de Platon, c'était assez bien vu quant à l'endroit où un poète, donc l'Artiste, ne peut que résider : ailleurs.

    De quel autre endroit saurait être, sinon, la possibilité d'un possible ?


    Je ne parle même pas de l'indigence de : "l’art, la culture et la connaissance sont les raisons d’être d’une société démocratique et peuvent apporter des réponses à la crise".
    (Quand même, l'art et les artistes au service de la sortie d'une pseudo-crise... on croit rêver)

    La régression n'est pas le moins du monde très résistible : elle est dans nombre de têtes. Une fois encore. Et en parfaite
    adéquation avec ce qui a triomphalement conduit au pouvoir Yorick 1er. (Arturo n° x... Le ventre est TOUJOURS fécond)


    Donc : NON
    Mais faire ailleurs.



    Gérard Gourmel



     

     

    Texte de la pétition CGT spectacle :

    Nous demandons l’élaboration et le vote d’une loi d’orientation et de programmation pour la culture et la création. Cette loi déterminera :
    - la place de l’art, de l’artiste et de la culture en conformité avec l’un des droits fondamentaux de notre constitution : l’accès pour tous les citoyens à l’éducation, à l’art, à la culture et à la connaissance ;
    - une nouvelle étape de la décentralisation, qui préciserait le croisement des responsabilités des collectivités publiques et garantirait leurs ressources ;
    - le déploiement d’un plan général en faveur de l’éducation artistique et d’une véritable démocratisation culturelle ;
    - la mise en œuvre d’une politique culturelle ambitieuse européenne et internationale.
     
    De plus,  nous exigeons :
    - en urgence, la mise en place d’un plan de relance et de développement pour l’art et la culture ;
    - la pérennisation des institutions, établissements, compagnies et entreprises culturelles ;
    - la pérennisation et le développement des emplois techniques et artistiques nécessaires ;
    - des garanties dans le domaine social avec entre autres l’expertise des propositions alternatives concernant les annexes spécifiques de l’assurance chômage des artistes et des techniciens du spectacle vivant et enregistré ;
    - qu’un coup d’arrêt soit donné à la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP), dans le domaine de la culture, qui dans sa phase 2 s’étendrait progressivement aux opérateurs de l’Etat ;
    - des garanties sur les régulations professionnelles menacées par la transposition de la directive européenne services dite « Bolkenstein »   ;
    - la dissolution du « Conseil de la création artistique », véritable contre-ministère présidé par N. Sarkozy et animé par M. Karmitz.
     
    Nous refusons la très résistible régression qui se prépare. Eléments incontournables d’émancipation de l’individu et de lien collectif, l’art, la culture et la connaissance sont les raisons d’être d’une société démocratique et peuvent apporter des réponses à la crise.
     
    Pour signer la pétition : www.fnsac-cgt.com/petition.php
     

     





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