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Bel échec (extrait)
Jean-Christophe Belleveaux & Édith Azam
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il y a
que j'aimerais sortir de mon crâne
la lune se remplit
lorsqu’elle sera pleine
il n’y aura plus de place
pour nos silences
il y a
qu’arrive la longue nuit de juin
quoiqu'il arrive alors
nous nous reposerons
de ne plus avoir
à vivre
il y a
que je ne sais rien
cette minuscule envie de pleurer
qui t'épingle les jeux jusqu'au cri
des chauves-souris des avions Zéro
en piqué au-dessus du jardin
d'être là dans le bonheur des possibles larmes
même
nous sommes neufs
d'être là plein d'amour vers on ne sait
n’abîmons rien
tiens, la très immédiate sensation de l'air
enfonce-toi donc dans le soir, dans l'ivresse
de la respiration rester debout dans le silence
à se demander : qui l’on est
tu sais cela, toi aussi, l'incompréhensible présence ?
qui suis-je ?
foutez-moi le bagage de mots à la mer
j'ai très envie d'une vingt-troisième cigarette
et de tes yeux qui suis-je ?
et des bras du grand cèdre ma seule réponse
Édith Azam & Jean-Christophe Belleveaux,
in Bel échec,
éditions Dernier Télégramme, 2014
Tags : jean-christophe belleveaux, edith azam