• In memoriam Jonas Mekas

    Denis Schmite 

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    Je vais vous raconter une histoire relatée à sa manière par un américain que j’ai rencontré une fois et que j’aime beaucoup, tant l’histoire que l’Américain, poursuivis-je pour le détendre un peu, et l’histoire de cet Américain parlait de l’Histoire. Jonas Mekas est un artiste qui a vécu à la confluence de la Beat Generation, du mouvement néo-Dada Fluxus et du Pop Art. Il fut un ami très proche d’Allen Ginsberg, de George Maciunas, de Yoko Ono et d’Andy Warhol, entre autres. On peut considérer Mekas comme le véritable père-fondateur du cinéma expérimental américain et, par son travail d’archiviste et de conservateur, il est aussi un peu le Henry Langlois New-Yorkais. Toute son œuvre cinématographique en tant que réalisateur repose sur la collecte de ce qu’il appelle des « fragments de paradis », c’est-à-dire qu’il s’acharne à recueillir les traces de tous les moments heureux de sa vie, les visages des amis rares et chers dont beaucoup ne sont plus, les évènements emblématiques pour le monde artistique et pour lui, les lieux où ils se sont développés car, dit Jonas il faut lutter « contre la poussière que le temps dépose sur nos esprits ». Il y a beaucoup d’appel à la mémoire et donc de nostalgie dans tout cela. La caméra de Jonas Mekas n’est pas le prolongement de son cerveau et de son œil car elle est instinctive. C’est une « caméra-corps » c’est-à-dire qu’il ne cherche pas à soigner son cadrage, à faire de beaux plans, à parfaire sa mise au point. Il tient cette caméra un peu n’importe comment, pratiquement sans viser, collée à son corps souvent, et il laisse donc une large place au hasard. C’est une caméra nerveuse qui suit presque ses rythmes biologiques, ses émotions, ses tensions. Jonas donne à ses images le rythme de la vie, de la sienne propre, de celle des femmes et des hommes avec lesquels il a fait un bout de chemin, celle trépidante de New-York, surtout celle des quartiers populaires, des communautés d’immigrants et du milieu underground. Autant dire que son cinéma en exaspère plus d’un. Sa caméra l’accompagne dans le moindre de ses déplacements ce qui fait qu’il accumule un nombre de bobines considérables qu’il oublie sur les étagères de son atelier de Soho puis de Brooklin pendant plusieurs années, puis qu’il redécouvre un jour, là encore presque par hasard, qu’il visionne, puis il décide alors si oui ou non il doit procéder au montage d’un film. C’est selon ses envies propres, s’il sent qu’il y a urgence ou non de se remémorer certaines scènes de son existence, les fêtes avec John Lennon et Yoko Ono, les performances Fluxus, les concerts du Velvet Underground ou de Patty Smith qui fut une très grande amie de Robert Mapplethorpe, les funérailles d’Allen Ginsberg, les rencontres de jeunes filles cueillant des fleurs à Central Park, son activité à Anthology Film Archives, sa cinémathèque de Soho, ou à sa coopérative de production, les pièces du Leaving Theater, les rencontres avec ses collègues cinéastes, Hans Richter, Peter Kubelka ou Stan Brackhage, tous gens venus d’ailleurs, les visites à sa mère en Lituanie, les étés heureux au bord de la mer à apprendre aux enfants Kennedy à tenir une caméra, ses enregistrements quand il jouait de l’accordéon, ses périodes de déprime quand il ne croit plus aux utopies, les mariages de ses amis, ses flâneries dans Manhattan, la nostalgie du Chelsea Hotel, les après midi de neige à contempler la rue par sa fenêtre. « Life goes on ». Jonas Mekas est un poète. Il y a dans le cinéma de Jonas Mekas un extraordinaire travail sur le temps, du fait même de ce décalage entre la prise des images et leur montage, temps privé, temps public, temps poétique, temps politique, temps de l’Amérique, temps de L’Europe. Avec le temps, comme cela arrive souvent, les films de Mekas acquièrent une véritable dimension, un véritable statut, historique. Ils documentent la vie, ils documentent la ville, ils documentent Mekas lui-même, et c’est là son côté Rembrandt à Mekas, mais je ne reviendrai pas ici sur ce qui a déjà été dit concernant la fonction de l’autoportrait. Les images et les visages, les images des visages, considérés longitudinalement ont bien sûr toujours quelque chose à voir avec la vanité. Une chose est très réconfortante, sécurisante même, avec les New-Yorkais, et New-York est peut-être la seule ville au monde où ceci est possible, si on en connaît un on a l’impression de connaître tout le monde, surtout dans le milieu underground. C’est comme une grande famille à laquelle on a l’impression d’appartenir. A Paris, tout est cloisonné, compartimenté. On peut vivre des dizaines d’années à Paris sans avoir le sentiment de connaître véritablement quelqu’un. Jonas Mekas est l’un de ces New-Yorkais passeur. Quand on s’est aperçu que le rideau de fer était fortement attaqué par la rouille, que l’on commencé à entendre des craquements dans tout l’empire, des petits pays comme les Etats Baltes ont compris qu’ils avaient peut être une autonomie à gagner dans la nouvelle partie qui était entrain de se jouer. Ainsi, la Lituanie déclare immédiatement et unilatéralement son indépendance ce qui entraîne une forte tension avec l’Union Soviétique et bien des jours d’incertitude quant aux réactions éventuelles de cette dernière. Lituanien d’origine, Jonas Mekas, se sent naturellement et légitimement concerné par les évènements, tout du moins c’est ce qu’il déclare, et lui vient aussitôt cette magnifique idée d’enregistrer tout ce qui se dit sur le sujet à la télé américaine. Jonas dispose dans son lieu de vie, qui est souvent aussi son lieu de travail, un vieux poste de télévision presque toujours allumé et il a posé face à l’écran une petite caméra vidéo qu’il déclenche dès qu’il entend prononcé le mot « Lituanie ». Jonas ne passe pas son temps à regarder la télé, en fait il ne la regarde même pas du tout. Il bricole de son côté, reçoit des gens, s’amuse avec ses enfants, prépare à manger. Donc la télé il ne la regarde pas. Il se contente d’enregistrer et ce qu’il enregistre est affligeant car la télé américaine, osons le dire, est la plus affligeante du monde, et malheureusement elle a servi de modèle à toutes les autres. Mekas a procédé ainsi tout le temps de la crise, c’est-à-dire, pendant plus d’un an et il n’a de ce fait pas tardé à accumuler un matériel énorme qu’il a, comme à son habitude, oublié dans un tiroir ou sur une étagère. Une vingtaine d’année après, Jonas ressort ce matériel et monte un film étonnant tant par son contenu, sa forme et sa durée, presque cinq heures qu’il intitule bravement « Lithuania and the collapse of the USSR ». Ce qu’il donne à voir est tout simplement insupportable. Des blondes laquées et vulgaires alternant avec des costumés aux dents trop blanches, vaniteux comme des paons ces gens là, reçoivent des experts de tous poils faisant eux aussi leurs importants, des spécialistes de toutes les disciplines, politistes, militaristes, économistes, chirurgiens-dentistes, tous fermement anticommunistes, pour pérorer sur les risques graves encourus par ce courageux petit peuple lituanien et la sauvagerie dont fera sûrement montre l’affreux ours soviétique mais aussi sur le bonheur qu’il va connaître en entrant dans le monde capitaliste et le soulèvement inéluctable des masses russes qui voudront à coup sûr connaître elles aussi le même bonheur, le tout entrecoupé de pseudo-reportages sur la situation à Vilnius et de portraits sur le personnage providentiel du moment, Vitautas Landsbergis, un professeur de musique qui fut étonnamment un membre de Fluxus, mais ça le reportages ne le dit pas, et des rappels historiques sur les interventions soviétiques à Budapest et à Prague, enfin des discours interminables ou chacun affiche son prétendu savoir et sa fierté d’être américain. Les experts se succèdent, les blondes vulgaires et les dents blanches aussi, car on change de chaîne-télé. Le temps s’écoule, on s’échauffe, les tons s’hystérisent mais les rues de Vilnius demeurent désespérément vides de chars soviétiques. On voit Landsbergis ouvrir une porte ou descendre des escaliers en souriant mais sérieux quand même. Les gens persistent à vouloir aller acheter leur pain ou leur lait au magasin comme si de rien n’était. Quelle inconscience ! Quelle inconséquence ! L’atmosphère est de plus en plus tendue mais uniquement dans les studios des chaînes américaines aux noms si poétiques : CNN, ABC, HLN, MSNBC…Une chose est sûre, les téléspectateurs américains connaissent leur alphabet, les Américains sont gens alphabétisés. Les images de Mekas sont plutôt sales mais on ne peut pas s’attendre à des merveilles en prenant une chaîne de télé américaine aux couleurs sursaturées avec une petite caméra vidéo. Cela fait des aplats de couleurs, les cheveux des blondes deviennent jaunes et dégoulinent sur leur visage se mélangeant au rouge trop vif de leurs lèvres, le visage des costumés est comme barré par une bande blanche, leur dentier, les experts ne sont plus que des grosses tâches bleus ou grises criardes. On quitte le cinéma pour revenir à la peinture. Les orbites des protagonistes paraissent s’obscurcir et se creuser au fil du temps, ceux du public aussi. Il me semble qu’à un moment on entend la femme de Mekas lui dire : « Où tu en es Jonas avec les saucisses ? » car en plus de la télé on entend tout se qui se passe dans la pièce, donc on en déduit que Jonas est devant sa cuisinière une poêle à la main entrain de préparer le repas de midi. Sur CNN les mois passent et la tension monte. Les experts continuent de tirer des plans sur la comète, les blondes et les dents blanches s’énervent un peu plus, Landsbergis n’a toujours pas été pendu par les « bolcheviques » sur la grande place de Vilnius. Plus d’un an comme ça avec des kilomètres de discours hystériques, des jingles de chaînes de télé américaines qui scient les nerfs et aucun événement véritablement marquant. A la fin de la projection, après presque cinq heures, on est comme assommé. On a l’impression d’avoir participé à une performance très éprouvante pour les corps et les esprits. Sur la vingtaine de spectateurs du début de la séance, il n’en reste plus qu’une demi-douzaine à la fin, et ça peut parfaitement se comprendre. C’est alors que Jonas Mekas fit son entrée. Il voulut tout de suite savoir ce que les gens pensaient de son film, ce qui est tout à fait naturel. Silence dans la salle, ce qui m’autorisa à lever timidement le doigt. Je dis à Mekas que ce que j’avais vu, ce n’était qu’une vanité, très belle au demeurant, la vanité de l’histoire, la vanité des évènements historiques et des hommes qui les font, et que son poste de télé n’avait rien à envier à un crâne hollandais du siècle d’or. Il parut surpris mais Jonas est un vieux monsieur malicieux et peut feindre la surprise. Il me répondit qu’il n’avait pas pensé à ça du tout, qu’il était Lituanien, qu’à cette époque là on parlait de la Lituanie, ce qui n’est pas si fréquent, et qu’en plus il était un réalisateur, et donc qu’il n’avait fait que réaliser un film. Un journaliste américain, qui faisait partie de son aéropage, s’enthousiasma totalement pour l’idée et il surenchérit même en disant que le petit meuble sur lequel était posée la télé de Mekas était une vanité aussi. Là je me suis trouvé un peu court. Depuis, j’ai vérifié ce que pouvait bien être un meuble-vanité. Il semblerait que ce soit ces petites choses que l’on glisse sous un lavabo, qui s’y encastre merveilleusement, pour y ranger tout un tas de babioles ou de produits de salle-de-bain, ou bien encore un petit meuble d’angle que l’on met dans un coin de salon. Voilà. De mon côté je m’obstinais dans mon analyse de l’histoire racontée par Mekas, lui faisant remarquer que Landsbergis, ce saint-martyre en puissance, n’avait survécu politiquement que quelques mois aux évènements et que dès les premières élections postindépendance il s’était fait débarquer, depuis il pantoufle au parlement européen car son pays est finalement entré dans l’Europe, et que la Lituanie bien qu’ayant échappé à l’énorme étreinte de l’ours soviétique, qui n’avait plus ni la force ni la volonté de la manger, était encore bien loin de se vautrer dans le luxe capitaliste qui lui avait été promis, les lituaniens faisant partie des travailleurs les plus pauvres d’Europe. Jonas paraissait intéressé mais, l’œil malicieux, il ne cessait de répéter : « Moi, je ne suis qu’un faiseur de films, c’est tout, je n’ai jamais pensé à cela ». Nous en restâmes là. « Life goes on ».

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    Revenons aux icônes, si vous le voulez bien. Après avoir été celui de l’Eglise, l’icône est le produit du marketing, comme vous l’avez insinué à juste titre à plusieurs reprises, marketing dont les pères fondateurs sont à rechercher du côté de Joseph Goebbels et Andy Warhol plutôt que de Philip Kotler qui en a prétendument rédigé la bible, on dit « le Kotler » en parlant de son grand-œuvre qui est constamment réédité depuis plus de quarante ans, Marketing management (). Goebbels s’est appuyé, pour promouvoir l’image de l’abominable Reich, sur une réalisatrice aussi talentueuse que fasciste, et cela jusque dans son tréfonds, Leni Riefenstahl. Et elle lui livre, à Goebbels, un monde glacé tracé au cordeau, ruines de Spartes et d’Athènes qui préfiguraient déjà autre chose, casques d’acier et cuirs rutilants, étendards qui se dressent et mentons qui se tendent lorsque trompettes et tambours annoncent l’arrivée du chef, éphèbes nus lanceurs de disques et de javelots, jeunes filles à la blondeur svelte en attente de maternité aryenne. Mais ce spectacle et ce qui le sous-tend, un autre Reich l’a parfaitement analysé, Wilhelm celui-ci. Pour promouvoir son image, la seule qui importait véritablement à ses yeux, Warhol, lui, s’est servi du talent de nombreux autres, en fait de tous ceux qui traversaient significativement son espace, dont celui d’un réalisateur viscéralement poète et humaniste, Jonas Mekas, et il est même parvenu à s’en servir post-mortem ce qui est particulièrement habile en terme de manipulation. La figure d’un blanc poudreux surmontée d’une perruque jaune, tel un Pierrot lunaire qui aurait dérobé sa coiffe de paille à un épouvantail planté en pleine campagne du côté de Pittsburgh, traverse avec insistance, manière de fantôme d’Hamlet surgi dans un décor infantile de boîtes de soupe, de paquets de lessive et de têtes de vache rouge sur fond jaune, le champ de la caméra-corps de Mekas en empruntant des airs de marionnettiste qui tirerait les ficelles de la moitié de la scène artistique new-yorkaise de son temps, rescapés de la Beat Generation, expérimentateurs du cinéma underground, performeurs de Fluxus, stars du Rock’n’roll, ou qui volerait son âme à grands coups de polaroïd, sous les accords électriques et approximatifs de Lou Reed, les battements de caisses hypnotiques de Moe Tucker et la voix gamelleuse de Nico. Vraiment pas une grande chanteuse Nico mais une sacrée présence quand même, surtout dans l’ascenseur de La Factory quand Oliver Stone/Warhol lui fait raccompagner Jim Morrison (). « Nico Icon » comme cela a été dit (). Il y a aussi Warhol, grand-prêtre au service exclusif de lui-même, qui officie dans une salle obscure de La Factory et qui délivre une eucharistie de légumes et de fruits à un groupe de ses mignons ainsi qu’à quelques femmes superbes, en fait un idéal de beauté pas très éloigné du fantasme de Riefenstahl, en moins musculeux car moins sportif, évidemment. Andy Warhol était un vampire qui vidait de leur substance vitale tous ceux qui croisaient sa route, gens beaux et/ou talentueux, par des périodes de grande soif de reconnaissance artistique. On y reviendra au vampirisme. Par immense tendresse à l’égard de ses amitiés anciennes, et par profonde mélancolie aussi, Jonas Mekas jette un pont quelque peu abusif, abusif car la pratique systématique du Happening ne constitue pas un trait d’union suffisant, entre Maciunas () et sa volonté de développer, sur la base de Fluxus, un art politique, Ginsberg () avec sa poésie hurlante et antisystème, et Warhol qui ne pense qu’à faire de l’argent car, pour lui, c’est là l’art suprême, celui autour duquel doivent s’organiser toutes les autres disciplines artistiques. Toute l’œuvre de Warhol suinte les dollars mais aussi et surtout la mort, et ce pas seulement dans ses Car crash ou dans ses Electric chair. L’ensemble de ses portraits de stars décadentes ou défuntes, Marylin Monroe, Elvis Presley, James Dean, Liz Taylor, qui finissent par baver leurs couleurs dans la réplication interminable, comme de vieux murs que tachent l’humidité dans des contrées trop pluvieuses, renvoient à ses autoportraits rembranesques, travestis ou aux cheveux ébouriffés, et pléthoriques, que le temps et l’usage immodéré des narcotiques bouffissent et flétrissent irrémédiablement. Tout comme les peintures de Rembrandt, les images de Warhol puent quand on s’approche d’elles, et pas seulement parce qu’il a pissé dessus comme dans ses Oxydations. Mais, le tendre Jonas, qui entassent quantité de bouts de pellicules sur les étagères poussiéreuses de sa caverne d’Anthology (), boîtes de bobines ou urnes mémorielles, tous fragments d’une vie passionnée peuplée de corps agités et de cerveaux bouillonnants, par un jour taché de bile noire, a composé un requiem pour Andy Warhol, compilation d’instants publics à Manhattan ou de relative intimité à Montauk rythmée par les accords guitaristiques et hasardeux de Lou Reed et les battements quasi-cardiaques de Moe Tucker (). Inconsciemment peut-être Jonas Mekas, a contribué, plus que tout autre, à la fabrication d’une icône pop, l’Icône absolue en ce domaine, un Andy Warhol pré-punk et superstar du marché de l’Art.

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