• La marque des douleurs

     Jean-Claude Leroy

     

     

    la marque des douleurs

    sur la barque des matins

    le grincement de la coque

    sous la torsion des vagues

    te voici capitaine, silencieux d’exister

     

    plus un étang qui ne soit épuisé

    par la vase

    plus une goutte au fond

    de l’être sans reflet

    tu es seul

    et d’avance la mort te donne

    sa chair

     

    à prendre ou à laisser

    ta vie contractée

    résume le reste.

     

     

    * * *

     

     

    l’azur osera-t-il noircir

    ton visage tuméfié de feu

    pour l’installer dans la nuit

    et que j’entende ta voix

     

    tu ne t’effaces que par transparence

    je rattrape la certitude de ta chair

    les mains sont pleines de caravanes

    et leur fatigue fatigue ton cœur violent

     

    la mort déguisée qui se rejoue sans cesse

    voici qu’elle est crue

    comme ce fruit des entrailles

    ni toi ni moi ce matin

    ne verrons le jour

    aujourd’hui renversé

    sur lui-même

    et retroussé

    ce matin rougi

    dans mes yeux d’aveugle.

    (décembre 2020)


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