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La marque des douleurs
la marque des douleurs
sur la barque des matins
le grincement de la coque
sous la torsion des vagues
te voici capitaine, silencieux d’exister
plus un étang qui ne soit épuisé
par la vase
plus une goutte au fond
de l’être sans reflet
tu es seul
et d’avance la mort te donne
sa chair
à prendre ou à laisser
ta vie contractée
résume le reste.
* * *
l’azur osera-t-il noircir
ton visage tuméfié de feu
pour l’installer dans la nuit
et que j’entende ta voix
tu ne t’effaces que par transparence
je rattrape la certitude de ta chair
les mains sont pleines de caravanes
et leur fatigue fatigue ton cœur violent
la mort déguisée qui se rejoue sans cesse
voici qu’elle est crue
comme ce fruit des entrailles
ni toi ni moi ce matin
ne verrons le jour
aujourd’hui renversé
sur lui-même
et retroussé
ce matin rougi
dans mes yeux d’aveugle.
(décembre 2020)
Tags : jean-claude leroy