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nuit du 12 août 2009
Jean-Loup Trassard vu par Bernard Lamarche-Vadel
Jean-Loup Trassardin Inventaire des outilsà main dans une ferme
Le temps qu'il fait, 1981.
[…] L’écriture pour lui est cette tâche, analogue à celle du couvreur, disposant les plages d’ardoises qui protègent le temps des poussées du vent dans les corridors de la mémoire vers davantage de poussière encore. Usure est un beau mot, tabernacle de l’œuvre trassardiene. Avant l’usure, autrefois, à quoi se réfère toujours Trassard, c’était déjà l’usure contre laquelle le sujet toujours solitaire de son œuvre s’est usé et s’use encore, telle est la vie, une compétition incessante des usures qui est la matière même de la vie et de la nécessité d’écrire, qu’une toiture dernière soit édifiée où protéger l’usure du temps perdu. À ce monde qui vacille, se disloque, s’enlise, l’écriture apporte certes réparation, mais comme s’il voulait s’apporter à lui-même la vérité du cadre où s’inscrit son opération, et impliquant que cette preuve serait une protection supplémentaire de la justesse de ce qu’il énonce, l’auteur photographie. La photographie chez Trassard, lovée dans son œuvre littéraire, est toujours une posture d’horizon ; cadre ultime et fuyant d’un temps désert et immobile. […]Bernard Lamarche-VadelLignes de mire
Tags : bernard lamarche-vadel, jean-loup trassard
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