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Robot-Coq
La vie tranquille n’est plus de mise
En ces temps d’excitation gloutonne
D’avidité turpide
De transports chafouins et obscènes
Bourrés d’idées reçues
Et d’opinions sagouines
Qui impulsent les êtres
Au bord du précipice
1
Les yeux enfoncés dans la glèbe
La gangue absorbante et gluante
Qui souille et déprave
Tout ce qu’elle touche
L’humain baderne ses envies
Déclenchées à heures fixes
Ses rêves de pouvoirs flous
De reconnaissances tangibles
D’honneurs
tamponnés
Sur son poitrail larbin
Il raffole prend son fade
Aux accents nourrissants
Du ahan collectif
Du rite clanique
Qui lui bourrique la tripe
Et fait bander
l’orgueil
Minable et disgracieux artifice
Qu’il prend pour une hampe huppée
Un étendard standard
Aux fonctions harmonieuses
Et mission rassembleuse
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L’esprit abruti emberlificoté
Dans sa cotte de bure burlesque
Le mec high-tech
A les burnes halitueuses
Et le sourire juteux
Fatras d’hypocrites
attitudes
Souillant son cortex affolé
Il suinte sous l’effort
Et gamberge halieutique
Lorsqu’il doit faire son choix
De tics valorisants
De propos justifiés
et de regards bluffants
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Goinfre de tous rapports
Et rédactions oiseuses
Sécrétions burlingueuses
qui lui font bruire la tripe
Gratte-papier
Tête de nœud
Graine de naze
Aux états de sévices
Impecs et sans bavures
Rictus conforme
Scotché aux commissures
Menton carré et port altier
L’assurance smarte
Affichée dupliquée
Sur la pupille macaque
Le mec zélé
Sûr de ses avantages
Dans son rôle d’empaffé
Promu et encensé
Plastronne tout son soûl
Et fait baver le poulot
Toute la valetaille caquetante
Qui tapine sous ses ordres
Au pied du tas de fumier
Alain Jégou
in Tiens n°10, 2002.
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