• Steve trash dans la lucarne du paf

    Alain Jégou

    Peut-être
    dans la lumière trapue
    des écrans rebutants
    l’ordure s’immisce
    et le rêve toc à foison
    propulse hors toute contraction
    contradiction rageuse
    sa ritournelle
    de crible
    sa sève trash
    son allant aliénant

    sur la bande de Gaza
    comme à Jérusalem
    juste une histoire de lofts
    d’humeurs et de coups de gueule
    quelques beignes efficaces
    dopées au T.N.T
    et des salves meurtrières
    pour éviter l’échange
    le deal d’intelligence
    et les contacts d’idées
    dans le suint des visions
    autrement mieux gaulées

    à Belfast la Très Sainte
    nitouche impitoyable
    goule hystérique
    au faciès rigoriste
    amatrice de noubas
    et frasques fratricides
    le flux est impétueux
    la chair fraîchement occise
    resplendit et étale
    sa sève ruisselante
    sous les feux des projos
    et des objectifs
    graves

    à Groznyï l’écorchée
    exsangue et défoliée
    exposée aux rigueurs
    des rafales et bourrasques
    aux quintes foudroyantes
    des gâchettes hystériques
    éclairs kalachnikov
    pour seul rais de lumière
    dans le gourbi nocturne
    des crimes et exactions
    irritant l’iris fauve
    des êtres emmurés
    dans leur frayeur figée

    partout ailleurs
    hors notre enclave cossarde
    ça fulmine et s’échine
    à fournir de la péloche
    bien crade et réaliste
    ça s’écharpe et s’étripe
    sans faillir à la tache
    afin de filer du taf
    aux échotiers de la mort
    et entretenir replets
    les quincailliers fourgueurs
    d’outillage fourailleur
    à Belgrade, Sukovar, Mitrovica,
    Srebrenica, Bagdad
    Bitlis, Kigali, Alger,
    Lhassa, Blida…
    ou Trifouille-moi-les-noix
    c’est le même jeu de rôle
    le même strip vulgaire
    de cadavres partouzeurs
    empilés pêle-mêle
    dans l’orgie programmée
    au journal de vingt heures

    Dans les boîtes à images
    des scènes échues
    salaces
    portées aux paupières schlass
    esprits têtus obtus
    s’enveniment l’émulsion
    et raffolent soudainement
    de toute barbarie
    qui leur font braire les sens
    et triquer l’entendement

    Mouillures de lèvres
    sur les rétines rétives
    murmures siliconés
    et rond de langues baveuses
    vulgaires brûlures de gerces
    dans le prisme soucieux
    tapineuses de haut vol
    aux allures glandouilleuses
    opiniâtres messagères
    aux aguicheries vulgaires
    vouées cul et âme
    à la cause crapuleuse
    des empafeurs du P.A.F
    les patrons de la com.
    les présidents de la raille
    les dirlos les proxos
    de la mal bouffe mentale
    qui chafouinent leur purée
    et ourdissent leurs complots
    les Patrick Jean-Marie et Silvio
    tous les croques-show universels
    du paysage nécro-visuel



    Alain Jégou

    octobre 2001


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