on traverse sans les connaîtr’

ces gouttes d’eau qui font le temps

grains de sable noircis peut-êtr’

dans l’encrier d’un sentiment;

ell’s sont moins pesantes que l’air

or cependant ineffaçabl’s

ell’ trahissent tout reliquaire

ou souvenir qui nous accabl’

 

il paraît qu’elles abondent

tout’s ces secondes qui tombent

il paraît qu’elles abondent

tout’s ces secondes… secondes

 

on traverse sans les connaîtr’

ces décriées, ces amoureuses

juste mesur’ d’oubli peut-être

denrée incertaine et précieuse

bien plus que l’or ou le diamant

à la fois rare et innombrable

entre l’amour et les amants

comme un remords inéluctable

 

il paraît qu’elles abondent

tout’s ces secondes qui tombent

il paraît qu’elles abondent

tout’s ces secondes… secondes

 

on traverse sans les connaîtr’

ces muselées, ces assassines

qui gagnent sur nos vies, peut-êtr’

mi-révulsées, mi-libertines

plus lentes qu’un désir manqué

mais fulgurantes quelquefois

elles sont aussi le chien d’arrêt,

le gibier, c’est l’homme aux abois

 

il paraît qu’elles abondent

tout’s ces secondes qui tombent

il paraît qu’elles abondent

tout’s ces secondes… secondes

 

on traverse sans les connaîtr’

mélancolie dans un clin d’œil

naissance et mort, une seul’ peut-êtr’

ces humiliées punies d’orgueil

jouent les médailles régulièr’s

tel un serpent autour du cou

et ell’s t’embrassent sans plus rien fair’

de tes angoiss’s – tu deviens fou !

 

il paraît qu’elles abondent

tout’s ces secondes qui tombent

il paraît qu’elles abondent

tout’s ces secondes… secondes

 

on traverse sans les connaîtr’

ce vieux couloirs où va la vie

feu des mémoir’s pour toi peut-êtr’

tu peux éteindr’ cet incendie

tandis qu’un soir tu deviens cendr’

d’un’ existenc’ trop minutée,

découpée, tandis qu’à tout prendr’

le temps reprend sa liberté.

 

d’autant plus qu’elles abondent

tout’s ces secondes qui tombent

d’autant plus qu’elles abondent

tout’s ces secondes… secondes

 

ell’s tombent, ell’s tombent…

 

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